Projet présidentiel colombien pour lycéens défavorisés « Être sage, ça vaut le coup » (« Ser Pilo Paga »)

« Être sage, ça vaut le coup » (« Ser Pilo Paga ») tel est l’intitulé du projet du président de la République colombienne, Juan Manuel Santos, et de sa ministre de l’Éducation, Gina Parody, destiné à payer les études universitaires en France d’un groupe d’élèves des lycées publics colombiens.

 

Pour information, en Colombie les études universitaires ne sont pas gratuites, peu d’établissements sont publics et ils n’ont pas assez de places pour répondre à toute la demande nationale. La seule possibilité est donc de se payer une université privée (nombreuses dans le pays) dont le tarif annuel peut aller de 6 SMIC colombiens à 36 ou plus ; difficile pour des familles dont les recettes ne dépassent pas un SMIC par mois (212 euros environ).

 

Le gouvernement a par conséquent commencé le projet « Être sage, ça vaut le coup » en 2014 avec 10 000 élèves puis en 2015 avec le même nombre. Mais le projet s’est proposé un nouvel objectif : « Être sage dans le monde - France ». Dans ce but, 6 élèves provenant de plusieurs régions du pays ont commencé en février 2016 un cours d’immersion de français, 6 heures par jour, du niveau A1 au B1, à l’Alliance française de Bogota.

 

Le programme a inclus aussi des témoignages, un Atelier de Français sur Objectifs universitaires, FOU, une préparation au DELF B1, plusieurs interventions de l’Attaché de Coopération universitaire, Régis Guillaume, et de Campus France. Les partenaires du projet : le ministère, l’Ambassade de France en Colombie, Campus France, l’Icetex et l’Alliance française de Bogota (dans le cadre du projet social Alliances vertes).

 

Tout au long du cours, les notes obtenues par ces « Sages » (« Pilos ») ont fait preuve de leur intelligence : ils avaient des moyennes de 85/100 dans les DELF blancs. En juin dernier, les 6 élèves ont passé leur certification officielle DELF B1 et le 2 juillet sont partis en France, d’abord à l’École Accent Français (établissement labellisé FLE) pour faire leur B2 puis à l’Université de Montpellier dans le but de suivre des filières de Sciences. Les frais de formation de français en Colombie puis les cours en France, y compris l’université et le séjour, sont à la charge des partenaires ; les « Pilos »  ont signé des engagements.

 

Cette action montre à quel point les liens entre plusieurs institutions peuvent porter leurs fruits, surtout s’il s’agit de jeunes étudiants qui devront rentrer en Colombie à la fin de leurs études et aider par la suite au développement du pays.