Ma participation au Marathon pédagogique ASEAN, 6-7 juillet 2019, Malaisie

J’ai participé au Marathon pédagogique Asean les 6 et 7 juillet 2019 à l’UiTM Shah Alam (Malaisie). Une vingtaine d’enseignants de français venus également du Vietnam, du Laos, de Thailande, d’Indonésie, de Birmanie et de Malaisie, y participaient.

Après une première soirée « brise-glace » de présentations autour d’un repas et de petits jeux/questions (ex : si j’étais une couleur/un livre/un pays/une langue…, je serais…), le Marathon proprement dit avait lieu sur deux jours et consistait en :

• Deux conférences introductrices de Virginie Kremp (« Il était une fois l’album jeunesse ») et Anaïs Deschamp (« le jeu en classe de FLE »).
• 24h de marathon en binômes pour créer une fiche pédagogique + une fiche jeu (et un jeu « physique » : de plateau, de cartes…) autour d’un album jeunesse différent par binôme.
• Une présentation de son travail par chaque binôme, suivie d’une remise des prix par le jury !

 

Je souhaite évoquer ici trois aspects : les conférences introductives, le travail en binômes, et enfin les présentations de chaque groupe, en indiquant à chaque fois ce qu’ils m’ont apporté.

 

I – les conférences

1. « Il était une fois l’album jeunesse »

Virginie Kremp, des éditions milgrilude, retraçait à grands traits l’histoire du livre, du volumen au codex. Elle donnait des exemples de livres illustrés, pour adultes puis pour enfants. Elle donnait des pistes d’utilisation en classe de FLE, autour du jeu : travail sur les abécédaires, les imagiers. Jeu du Mémory pour trouver l’intrus. Jeu du loto. Jeu des différences : pour décrire. Créer des dialogues, inventer l’avant/l’après. « Je lis/tu dessines » ou « je dessine/tu commentes ». Jeu de piste pour touriste. Carnet de voyage…

En tant qu’historienne, toute la partie historique sur le livre m’a peu apporté, mais j’ai trouvé intéressant qu’elle trouve sa place en début de ce Marathon pédagogique, pour bien placer « le livre » au cœur du sujet.

 

2. « le jeu en classe de FLE »

Anaïs Deschamp intervenait ensuite sur le jeu : qu’est-ce qu’un jeu, et quelle différence avec un jeu de rôle. Après avoir retracé l’histoire du jeu dans l’enseignement, elle donnait des pistes sur les points positifs du jeu en classe, les défis du jeu, et proposait des exemples de jeu et des conseils pour créer une fiche pédagogique.

Le diaporama de sa conférence est consultable ici :

https://sites.google.com/view/marathon2019/conférence

Cette conférence m’a beaucoup intéressée car je n’ai encore quasiment jamais utilisé, pour ma part, le jeu en classe de FLE. Les points positifs présentés m’ont paru intéressants : ainsi le jeu motive les apprenants, accorde une place à l’erreur, propose un travail en équipe, stimule la créativité, et place l’apprenant en position d’acteur de son apprentissage.

La présentation de différents jeux était également pour moi très constructive – j’en connaissais certes certains pour y avoir joué dans un cadre privé, mais beaucoup étaient une découverte.

Des pistes étaient par ailleurs suggérées selon la compétence à travailler. Exemples :

« Je veux revoir ou mettre en pratique des notions sous la forme de groupes de mots ou de champs lexicaux » → jeu proposés = 7 familles, Loto, Bingo, Mistigri, Taboo, Dobble…

« Je veux faire parler mes élèves » → Speech, Story cube, Double mot, Dominos…

« Je veux travailler la compétence de production écrite » → Oupabo, Nain jaune…

 

II – le Marathon pédagogique en binômes

Pour le Marathon proprement dit, mon binôme a travaillé à partir du livre “La vie des gens”, de F. Morel et M. Jarrie, Ed. les Fourmis Rouges, 2015.

Nous avons dû réfléchir à une fiche pédagogique et un jeu pour le niveau B1 pour un public universitaire.

Ce livre, comme les livres des autres binômes d’ailleurs, était pour moi une intéressante découverte. J’ai trouvé très intéressant d’avoir à réfléchir à l’utilisation en classe de FLE d’un album qui – de prime abord – n’a pas été conçu pour ce public.

Ce livre présente 15 portraits « de gens de tous les jours », en associant un visage, un objet et une description. Nous avons décidé de travailler sur un seul de ces portraits. La création des ressources a eu lieu sur deux grosses demi-journées, incluant le temps passé en salle informatique.

Lors de ce travail de réflexion/production, j’ai trouvé que le défi était à la fois de travailler en binôme – et donc de se mettre d’accord, de combiner différentes pistes d’exploitations, différentes habitudes de travail – mais aussi de terminer la production dans le temps imparti.

Pour ma part il m’a été très intéressant de travailler sur le registre des émotions, des sentiments – et la façon de les aborder dans le cadre du FLE. J’ai aussi approfondi ma connaissance de François Morel dans ses différents domaines – théâtre, musique, radio, etc.

Pour d’autres participants je pense que le défi résidait également dans la maîtrise de la langue française, mais celle-ci étant ma langue maternelle, cela a sans doute été plus facile pour moi.

 

III – Les présentations par groupe

Chaque groupe a ensuite présenté ses réflexions et productions devant le jury et l’ensemble des participants.

J’ai trouvé cette partie très intéressante et à mon avis elle aurait mérité un temps un peu plus conséquent. La diversité des albums utilisés, puis des idées, des pistes d’exploitation et des jeux proposés était très enrichissante.

Certains groupes avaient réalisé de vrais plateaux de jeu et proposaient même une simulation de jeu en interaction avec le public ! D’autres proposaient des fiches pédagogiques très structurées et approfondies, qui donnaient envie d’être utilisées.

Toutes les productions ont été publiées sur iFprof et sont rassemblées ici :

https://my.ifprofs.org/ressource-pedagogique/10-ressources-fiche-pedagogique-jeu-autour-litterature-jeunesse

 

Bilan

Je tire un bilan très positif de ce Marathon pédagogique et j’espère qu’il pourra être reconduit dans les prochaines années.

Outre les aspects formels évoqués ci-dessus, les discussions informelles ont aussi fortement contribué à la richesse des échanges et à donner une ouverture interculturelle à cette rencontre.

Je remercie grandement les organisateurs (organisatrices !) de l’Institut français de Malaisie pour leur implication et y compris, à la fin du Marathon, pour les visites de Kuala Lumpur auxquelles j’ai pu me joindre le dimanche soir ainsi que le lundi. Je remercie également vivement l’Institut français du Japon qui m’a permis de participer à ces journées.