Explication des dix mots de la francophoniee par les étudiants de l'Alliance Française de Nairobi
Publiée par Julius Njuguna
Mise à jour le
La ressource en bref
Niveaux : B2, B1
UN COMPLOT CASSE
Juste comme les autres jours, nous nous étions installés en classe attendant notre professeur, quoique ce jour-ci fût un jour spécial ; nous avions décidé de farcer le professeur, notre professeur que nous aimions beaucoup mais que nous trouvions très maladroit surtout avec son sens de l’humour cent pourcent décalé. Il faisait des blagues qui n’étaient drôle qu’à lui mais il ne s’en rendait même jamais compte car quand il nous voyait rire, il croyait que nous rigolions de ses blagues alors que pour nous c’était l’inverse, nous rigolions de combien ses blagues était sèches et froides pourtant il en rigolait à s’en fendre la bouche jusqu’aux oreilles.
« Saperlipopette » cela était son interjection favorite et il l’employée presque chaque jour en voyant les belles filles de notre classe arrivées en minijupes. Ces nouvelles tendances vestimentaires étaient pour lui, la perte de nos mœurs comme des africains, mais le problème ce qu’il se mettait à en parler en guise de nous conseiller pour environ trente minutes au lieu d’enseigner, nous trouvions cela tout à fait zarbi. Ce jour-ci, on était vraiment anxieux de voir ses réactions surtout car toutes les filles en classe étaient en minijupes et les garçons portaient de shorts et de maillots. On savait qu’il en ferait une montagne ce que répondrait à nos attentes. Cinq minutes avant le commencement du cours, tout le monde était arrivé sauf Lucy la chouchoute du professeur mais on se foutait de son absence.
A neuf heures quarante-quatre, avec une minute d’avance, M.Jules , notre professeur, est entré et a fait entendre un faible bonjour comme si on l’obligeait de nous saluer. Se mettant devant la classe, tout le monde s’attendait à ce qu’il crie « saperlipopette » comme d’habitude, mais il venait d’apprendre une nouvelle interjection, il a crié « kaÏ » et tout le monde a éclaté de rire surtout puisqu’on croyait qu’il fût utilisé une interjection en langue locale « Ngai » qui se prononce presque pareillement et ne s’emploie exactement comme « kaï ». Quand le calme a repris, et restant tout ébaudi, il a commencé sa rengaine de conseil mais comme planifié Arnold s’est levé et a bêlé « Nous, on s’en fiche ! » et nous sommes tous sortis en signe de protestation. Très médusé, le prof avait ses yeux exagérément ouverts ne prononçant ainsi aucun mot de plus.
Nous sommes tous descendus du quatrième étage et deux minutes après Isaac, a qui on avait confié la mission d’observer la réaction du professeur nous a rejoint au rez-de-chaussée. On pourrait juger du visage qu’il portait que tout n’allait pas bien. En lui demandant, il a répondu de façon découragée « Pince-moi je rêve, le professeur se fiche complètement de tout ce que nous avons fait, il est dans la salle des profs en train de gorger son café sans chichis. » un silence s’est fait entendre pour quelques secondes, tout le monde le trouvait certainement époustouflant mais Simon notre leaders et concepteurs de cette idée nous a encouragé qu’on allait continuer comme initialement prévu.
Nous nous sommes mis donc à crier en frappant les murs et les portes de telle sorte qu’il y ait un tintamarre qui obligera le professeur de descendre. Ce bruit n’a pas attiré seulement l’attention de notre professeur mais aussi, toute autre personne dans le bâtiment est venue, mais quand on a vu notre professeur, les bruits ont été immédiatement remplacés de la chanson « Bon anniversaire ». Lui, le professeur, nous regardait et on pourrait juger qu’il n’attendait qu’on finisse le refrain pour qu’il s’exprime, et quand il a commencé à parler il a dit qu’il n’y avait pas besoin de tout cela pour le souhaiter bon anniversaire et qu’il avait déjà appris de tout ça.
Etonné, tout le monde se demandait comment il aurait pu apprendre alors que personne d’autre sauf les membres de notre classe n’en était au courant. A peine dix secondes tout le monde avait la réponse et tous ensemble, on a crié furieusement « Lucy !!! » celle-ci observait tout mais à distance. Elle avait vraiment « dévulgaché » notre belle surprise. Au moins tout n’était pas gâché, la fête a eu lieu.
Julius Njuguna
Kenya
Enseignant(e)
- Traduction & interprétation—
- Français professionnel
Commentaires liés à cette ressource
Ricardo Momanyi • 1279j
"kaî"😅. J'aime ce vocabulaire.Dévulgacher une fête Comme t'aimes depuis des années.Par contre,super riche oeuvre.
Daddy Makasi • 1279j
J'adore ça et bravo à vos étudiants.
Benson Okoth • 1279j
Bravo mon frère....kaï, cette surprise est superbe sauf que Lucy l'a déjà dévulgaché trop, même ce que j'écris comme réponse. 😂
Laurence Mondésir • 1278j
Merci Julius pour le partage des travaux des élèves qui se sont bien prêtés au jeu et ont usé de créativité ! J'aime le mot époustouflant, drôle à prononcer et qui renvoie à l'idée de surprise, d'extr...
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Bonface Lidahuli • 1278j
Quelle belle maîtrise de la langue Victor Hugo!! Riche! Bravo à nos étudiants en B2
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