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LA COMMUNE AU PRÉSENT

Publiée par Alain Chedeville

Mise à jour le

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La ressource en bref

Niveaux : B2, C1, C2

1871-2021, 150 ans de la Commune de Paris. Le président Macron a décidé de ne pas commémorer cette date incontournable de l’histoire de France. Rien d’étonnant, dès le début de leur lutte, les Gilets Jaunes se sont réclamés de cette révolution, et, en outre, divers mouvements opposés à l’ultralibéralisme de par le monde, s’en inspirent.

Hors des sentiers gouvernementaux, cependant, les hommages ne manquent pas, dont le magnifique La Commune au présent, de l’historienne Ludivine Bantigny.

« Dignité, justice sociale, partage du travail, égalité, rapport renouvelé à l’art, à l’éducation, à la culture et au quotidien… C’est tout cela, la Commune de Paris, une expérience révolutionnaire à bien des égards inouïe : pour la première fois, des ouvriers, des ouvrières, des artisans, des employés, des instituteurs et institutrices, des écrivains et des artistes s’emparent du pouvoir. Comme l’écrit Rimbaud qu’elle enthousiasme tant, la Commune entend vraiment « changer la vie » par des « inventions d’inconnu ». Ses protagonistes sont des femmes et des hommes ordinaires qui créent de l’extraordinaire, non seulement en l’imaginant mais en le mettant en pratique », nous indique la présentation.

Un livre d’historienne, certes, mais conçu sous une forme inhabituelle, celle de lettres adressées à ceux et celles qui prirent part à la Commune, Louise Michel, Gustave Courbet, Jules Vallès, parmi les plus connus ; Victorine Brochet, Pélagie Daubain,  Auguste Vermorel, Amélie Desfontaines, parmi celles et ceux dont les noms résonnent bien moins fort dans nos mémoires. Victor Hugo lui-même a droit à son courrier. Il s’agit du seul homme de lettres renommé ayant soutenu les Communeux et les Communeuses dont Louise Michel avec qui il a longtemps correspondu.

Dans plus d’une cinquantaine de lettres, Ludivine Bantigny nous fait découvrir l’héroïsme de ces hommes et de ces femmes ordinaires qui ont pris le destin en main et ont voulu l’infléchir pour le rendre égalitaire et juste.

 « Tu n’as pas peur de le dire ni même, sans doute, de le crier : « Je suis communeuse, moi. » C’est d’ailleurs pour ces simples mots-là que tu as été arrêtée. Un rapport de police mentionne ce qu’il nomme tes « opinions exaltées [1] ». Une fois la Commune écrasée, tu es signalée et dénoncée pour l’avoir suivie jusqu’au bout, « avec acharnement ». On répète que tu as dit aussi : « S’il le faut je donnerai tout mon sang pour la Commune. » Tu es lingère et tu as quarante-sept ans. Tu te revendiques communeuse. »

L’autrice a aussi le talent, en expliquant  aux gens de 1871 d’où elle leur écrit, de mettre en parallèle leur époque et la notre, de plus en plus inégalitaire, où, comme l’écrivait Victor Hugo, la police est partout et la justice, nulle part, et pas seulement au sein de dictatures avérées.

« À l’heure où je t’écris Nathalie, ce monde-là n’est pas advenu mais une chose est sûre : on a fait quelques pas vers cet après. Comme vous : quelques pas au présent pour un avenir différent. Les solidarités se sont faites foisonnantes, dans les immeubles, les communes, les quartiers. Je t’en donne quelques exemples.

Grâce à des réseaux d’entraide, des sans-logis et des migrants ont trouvé un logement dans des appartements laissés vacants, avec l’accord de leurs locataires ou de leurs propriétaires. Des couturières et couturiers ont très vite fabriqué des masques pour les distribuer gratuitement dans les quartiers. Des brigades de solidarité populaire se sont créées dès le début du confinement, afin de distribuer des colis alimentaires et autres produits de première nécessité pour les personnes les plus précaires. Bref, une entraide concrète et active comme tu l’aimais à La Marmite. »

 

Un très bel ouvrage sur cette expérience révolutionnaire majeure du XIXᵉ siècle que d’aucuns, y compris des historiens, veulent, encore aujourd’hui,  enterrer dans l’oubli.

Accessible aux étudiants dès le niveau B2 du CECR.

Alain Chedeville

Argentine

Enseignant(e)

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