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Etude d'un conte

Publiée par Marcela Barbu

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ETUDE D’UN CONTE :

« La légende de Saint-Julien l’Hospitalier»

Gustave FLAUBERT « Trois contes»

 

 

 

Qu’est-ce qu’un conte ? Le conte apparaît comme un récit clos, raconte au passé, (par un narrateur souvent présent), relativement bref et dense ; une seule intrigue, peu de personnages, intéressants d’abord par leur fonction ; enfin, le conte serait une histoire à interpréter, considérée comme révélatrice (d’une société, d’une idéologie, d’un archétype)

            Le conte est souvent comparé, voire confondu avec la nouvelle, - terme plus récent (XVème siècle) ou même avec le roman – lui-même proche de la nouvelle avant le XIXème siècle – ; la fable, elle, se veut une allégorie explicite, avec une moralité, qui ne caractérise pas nécessairement le conte, mais fables et contes sont parfois associés (La Fontaine).

            Un des traits du conte est d’autre part la diversité de ses types : conte merveilleux ou conte de fées (Perrault), pieux (Miracles de la Vierge), satirique (Décaméron), moral, (Marmontel), philosophique (Voltaire), fantastique (Hoffman), réaliste (Maupassant)…

            Jusqu’au XVIIème, le conte, manifestation de la culture orale populaire, est une histoire fictive, peu vraisemblable dont la fonction est double : ou bien divertir, avec une dimension facétieuse proche du fabliau, ou bien contribuer à l’édification morale, avec alors la dimension religieuse des contes pieux.

 

 

            Dans les premières pages du conte de Flaubert, on s’attend à un minimum d’indications sur les  personnages, les lieux et l’époque. Qu’en est-il ici ?

            (Etude du texte jusqu’à « fils » page 65)

 

1 / Le temps : Quelle époque ?

                         Quels indices temporels ?

                         Quel temps dominant (de la conjugaison) ?

 

2 / Les lieux : Avons-nous une indication géographique précise ?

                        A propos du château, relevez deux champs lexicaux opposés : celui d’une certaine violence, puis celui d’activités plus pacifiques.

 

3 / Les personnages : Quels personnages principaux ?

                                     Qualités de chacun d’eux ?

                                     Quels personnages secondaires ?

 

4 / L’atmosphère religieuse : Quel lexique, quelles allusions à la religion ?

                                                Relevez en particulier 4 comparaisons commençant toutes par « comme » et en rapport avec la religion.

 

Bilan et conclusion de cette première approche : le « pacte de lecture » instauré par le titre est-il respecté ? (c’est-à-dire la mise en place de la situation initiale comble-t-elle vos attentes par rapport au titre ?)

 

Votre travail se fondera sur un relevé extrêmement précis d’indices textuels.

 

 

 

ETUDE D’UN CONTE :

« La légende de Saint-Julien l’Hospitalier»

Gustave FLAUBERT « Trois contes»

 

LE MERVEILLEUX ET LE FANTASTIQUE

 

Relire le passage : « Alors il y eut de grandes réjouissances…ils eurent pour sa personne des égards infinis. » p.65-67

Questions : (pour y répondre, faire référence au texte)

 

1/ Dans quelles circonstances (lieux, moments) se produisent ces deux apparitions ?

2 / Qui prononce les prédictions ?

3/ Comment réagissent successivement le père et la mère de Julien ?

 

Conclusion : les révélations sont-elles un événement positif ou négatif ?

 

Tzvetan Todorov donne dans son Introduction à la littérature fantastique cette définition :

«  Le fantastique c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles face à un événement en apparence surnaturel. »

 

Relire les deux scènes de chasse  des pages 74-78 : «  Un matin d’hiver…porte du château. » puis des pages 88-92 : «  Julien avait traversé le parc…il aurait voulu massacrer des hommes. »

 

 Questions : (pour y répondre, faire référence au texte)

 

4/ Les lieux où se déroulent ces scènes sont-ils familiers à Julien ?

5/ Ces lieux sont-ils accueillants ou inhospitaliers ?

6/ Relevez dans ces deux scènes ce qui vous paraît de nature à dérouter la raison de Julien.

7/ Comment réagit-il et quels mots expriment ces réactions ?

 

Conclusion : de la prédiction du grand cerf noir jusqu’à son accomplissement, que dire de la vie de Julien ?

 

A propos du merveilleux chrétien : L’atmosphère religieuse du dernier épisode est suggérée d’entrée par une image : « cette voix haute avait l’intonation d’une cloche d’église. »

Il faudra toutefois attendre la dernière page pour que le champ lexical de la religion s’étoffe.

 

Le lecteur assiste à une nouvelle apparition.

 

8/ Dans la description qui en est faite page 101, Flaubert souligne une opposition ; relevez-la et dites quel mot l’exprime.

9/ Celui qui apparaît à Julien est plus loquace que ceux qui étaient apparus à ses parents. Comptez combien de fois il a pris la parole.

Relire le dernier paragraphe page 104 : « Alors le lépreux l’étreignit…qui l’emportait au ciel. »

10/ Complétez le tableau suivant en relevant le lexique :

CORPS

 

NATURE

 

MOUVEMENT (verbes)

 

JOIE

 

RELIGION

 

 

ETUDE D’UN CONTE :

« La légende de Saint-Julien l’Hospitalier»

Gustave FLAUBERT « Trois contes»

 

LE TRAITEMENT DU TEMPS

 

Dans la plupart des œuvres de littérature (de même qu’au cinéma) le déroulement du temps n’est jamais linéaire et régulier.

Le « temps de la fiction » est tantôt compressé, tantôt étiré. Les temps cours succèdent ainsi aux temps longs et cette succession donne à l’œuvre, écrite ou filmée, son dynamisme.

 

Nous admettrons que les 3 parties délimitées par l’auteur correspondent à trois âges de Julien :

  • La jeunesse pour la première partie : le temps de la chasse
  • L’âge d’homme pour la seconde : le temps de la guerre puis du repos
  • La vieillesse pour la troisième : le temps du repentir

 

Voici une proposition de découpage pour la première partie (étant entendu qu’un tel découpage est arbitraire et serait peut-être récusé par l’auteur). Dites pour chaque partie s’il s’agit d’un temps long ou d’un temps court, relevez le temps dominant et les indicateurs chronologiques (sur une feuille séparée).

 

Séquences

Temps long/Temps court

Temps dominant (conjugaison)

Introduction : le château, les parents de Julien- des nappes d’autel

 

 

Naissance et révélation faites aux parents- entendue

 

 

Enfance de Julien- mains jointes

 

 

La petite souris- personne

 

 

Les oisillons- malice

 

 

Le pigeon et le livre de chasse- curée

 

 

La meute, la fauconnerie, les pièges de la chasse- le gibier

 

 

L’hécatombe et la prédiction du grand cerf noir- envie

 

 

La maladie et l’abbatement- chasser

 

 

L’épisode de l’épée- s’évanouit

 

 

Nouvelle phobie des armes puis guérison- portes

 

 

L’épisode du javelot- la fin du conte

 

 

 

Devoir 1 : En vous inspirant de cette démarche et du tableau que vous venez de compléter, faites le même travail pour la deuxième partie du conte.

 

 

 

ETUDE D’UN CONTE :

« La légende de Saint-Julien l’Hospitalier»

Gustave FLAUBERT « Trois contes»

 

EXPRESSION ECRITE

 

Devoir 2 : Sujet : Mettre en place une situation initiale

 

En vous inspirant de la première séquence de « La légende de Saint-Julien l’Hospitalier » de Gustave Flaubert, vous allez rédiger une introduction pour un court récit de fiction (un conte ou une nouvelle). Ce travail n’est pas une fin en soi, il sera poursuivi dans de futures séquences d’expression écrite.

Vous choisirez un lieu (réel ou imaginaire) et une époque (passé, présent, futur), que vous décrirez à grands traits, sans entrer dans le détail. Vous inventerez ensuite deux ou trois personnages que vous présenterez au lecteur, comme le fait Flaubert pour le père et la mère de Julien. (Vous le nommerez si vous le souhaitez ou bien vous les présenterez par leur fonction)

 

Le temps dominant sera obligatoirement l’imparfait. A la fin de votre introduction, vous pourrez annoncer le fait qui embraye le récit (comme la phrase «  A force de prier Dieu, il lui vint un fils »), mais ce n’est pas une obligation.

 

…………………………………………………………………………………………………………

 

  • Imagination de la situation :
  1. Mise en place du lieu                                                                     1,5 p.
  2. Mise en place de l’époque                                                              1,5 p.
  3. Mise en place des personnages                                                       1,5 p.
  • Vocabulaire :
  1. Richesse et précision                                                                       1 p.
  2. Pertinence des connecteurs chronologiques                                    1 p.

 

  • Ecriture :
  1. Syntaxe                                                                                            1,5 p.
  2. Ponctuation                                                                                      1 p.

 

  • Soin, présentation                                                                                        1 p.

 

Note … /10

………………………………………………………………………………………………………....

(Grille à découper et à coller sur la copie)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ETUDE D’UN CONTE :

« La légende de Saint-Julien l’Hospitalier»

Gustave FLAUBERT « Trois contes»

Fiche de grammaire

 

L’EXPRESSION DE LA CONCESSION ET DE L’OPPOSITION

 

Voici diverses phrases tirées du texte de Flaubert :

 

«  Cependant les splendeurs destinées à son fils l’éblouissaient, bien que la promesse n’en fût pas claire et qu’il doutât même de l’avoir entendue. »

 

«  Les dents lui poussèrent sans qu’il pleurât une seule fois. »

 

«  (…) et, si longs que fussent les offices, il restait à genoux sur son prie-Dieu, la toque par terre et les mains jointes. »

 

« Bien qu’ils eussent grand-faim, ils ne pouvaient guère manger. »

 

«  Un moine en cagoule suivit le cortège, loin de tous les autres, sans que personne osât lui parler. »

 

Les mots en caractères gras sont des locutions conjonctives de subordination. Elles introduisent donc, dans chacune des phrases, des propositions subordonnées qui expriment un fait apparaissant comme paradoxal par rapport au fait exprimé dans la proposition principale.

Dans la deuxième phrase, par exemple, on raisonnera ainsi :

Les dents de Julien ont poussé/ normalement, lorsque les dents poussent, l’enfant pleure car il souffre/ or, mais, cependant, toutefois Julien n’a pas pleuré.

Ce paradoxe, en grammaire, est appelé une concession. La proposition qui l’exprime est complément circonstanciel de concession (du verbe de la proposition principale).

 

 

Fût/doutât/pleurât/fussent/eussent : à quel temps et à quel mode ces verbes sont-ils conjugués ?

 

Mettez les phrases au présent. Observez les verbes.

 

« Elles tournaient autour de lui, tremblantes, avec un regard plein de douceur et de supplication. Mais Julien ne se fatiguait pas de tuer. »

 

Dans ces deux phrases, la concession est marquée par la conjonction de coordination « mais ». Réunissez ces deux phrases en une seule en vous inspirant de l’une des phrases relevées plus haut. Essayez de proposer deux formulations.

 

Devoir 3: page 97 il y a un passage où sont exprimés des rapports de coordination. Trouvez ces phrases et récrivez le passage en appliquant la technique de la subordination.

 

Bibliographie :

Flaubert, Gustave- Trois contes, Ed. Prietenii cărții, București, 1994, p.61-104

 

Professeur Barbu Marcela

Colegiul Național Mircea cel Bătrân

Râmnicu-Vâlcea, jud.Vâlcea

 

 

Marcela Barbu

Roumanie

Enseignant(e)

Discipline :
  • Didactique

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