MAI ’68:MOUVEMENT ETUDIANT ET CONTESTATIONS
Publiée par Catia Rizzati
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LES ETAPES
- Problématique essentielle : Contester pour construire une société Nouvelle ? Présentation introductive : https://www.youtube.com/watch?v=nqfhaXxwfBA (COURS D’HISTOIRE TERMINALE).
Explication du professeur en utilisant PowerPoint
Pour reprendre, en synthèse, le sujet présenté : https://www.youtube.com/watch?v=cZlKOKnYvNc&feature=youtu.be (1 heures)
- Texte donné aux étudiants : une partie à préparer par eux-mêmes, comme travail à la maison, une partie à reprendre ensemble.
- Le professeur présentes le développement du sujet. Travail en classe :conclusion de la lecture du texte, par petits groupes. (1heure)
- Questionnaire de révision du texte, à la maison
- Le professeur conclut, en proposant des réflexions et des pistes d’exploitation du sujet (une demie heure).Activités : les étudiants forment 6 groupes, en choisissant d’approfondir ‘Cinéma, Musique’, ‘Le mouvement hippie’, ‘Les droits des femmes’, ‘Graffiti, affiches, slogans’, ‘L’école avant et après la contestation’, ‘L’expérience de woodstock’ (une demie heure).
- Travail des groupes des étudiants, en utilisant le laboratoire informatique (2 heures).
- Présentation des groupes des leur travaux, synthétisés avec un PowerPoint. Le professeur se donne une.grille pour l’évaluation des travaux
TEXTE
AVEC EXERCICES
D’après le livre 68 une histoire collective
Contestation des années 1960
La France subit une modernisation dans les années 1960. Les Trente glorieuses s’apparentent à une période de prospérité économique et sociale. Les conditions de travail, avec les cadences et le taylorisme, semblent pourtant contestées par les ouvriers. La jeunesse devient un nouvel acteur en quête d’émancipation contre la morale traditionnelle. « Le blocage social se double d’un blocage familial où la répartition des rôles et des statuts entre sexes et générations et le respect des vieilles règles se révèlent de plus en plus obsolètes », décrit Michelle Zancarini-Fournel.
On peut évoquer un film qui incarne cette période : en 1967, La chinoise de Jean-Luc Godard évoque la guerre au Vietnam. La réception se révèle très critique, mais le film n’apparaît pas comme une enquête, plutôt comme un symptôme. « Ce qu’il révèle est un irrépressible désir d’utopie dans la jeunesse française, cette volonté d’aller chercher très loin des modèles de société idéales susceptibles de faire voler en éclats, ici et maintenant, les carcans de la société réelle »
On peut aussi évoquer la guitare, vecteur de la musique pop et du rock. Cet instrument est approprié par la jeunesse et de nombreux groupes émergent. La guitare « parle au cœur, à l’esprit, au corps ; elle est aussi un objet de désir, de protestation et de révolte, et aussi de paix et d’intégration sociale », observe Bertrand Lemonnier. La jeunesse se révolte contre la famille, l’école, les institutions. Elle refuse l’avenir balisé par la société de consommation. Le temps libre doit primer sur le travail. La guitare est également liée à l’émancipation des minorités. Bob Dylan devient une figure artistique de la contestation. En 1969, Woodstock dénonce la guerre et symbolise un « festival d’amour et de musique ». La guitare devient un instrument de désir et de plaisir, associé aux drogues et à l’amour libre.
Le mouvement hippie.
En 1966, la jeunesse française s’ouvre enfin à la culture pop avec la découverte des groupes de musique anglais. Les hippies lancent le Summer of love à San Francisco. Les Diggers inventent une société alternative contre la logique marchande à coups de repas et de magasins gratuits. Ils développent également le théâtre de rue. Les hippies subissent une récupération rapide. Ils deviennent une mode puis un produit de consommation. [Laurent Chollet]
Les Diggers, un collectif artistique militant et anarchiste qui choisit son nom en référence aux "Diggers" anglais, ces paysans du XVIIe siècle, menés par Gerrard Winstanley qui avaient repris les terres seigneuriales pour les cultiver en commun.
Leur théâtre libre qui met en scène dans la rue « l'enterrement de l'argent » est complété par des brochures de propagandes poétiques et par des distributions de repas gratuits, selon des modes d'action qui inspireront le mouvement « Food not Bombs ». Puis viennent les magasins gratuits qui complètent la réalisation d'une « philosophie du free », dont l'objectif avoué est de briser les chaînes de la nécessité capitaliste.
Théories nouvelles
Laurent Chollet présente le mouvement situationniste, un petit groupe qui développe une critique de l’aliénation dans la vie quotidienne dont proposent le bouleversement. Ils dénoncent la civilisation des loisirs et du travail et proposent le construction de situations. « Une seule entreprise nous paraît digne de considération : c’est le divertissement intégral. L’aventurier est celui qui fait arriver les aventures, plus que celui à qui les aventures arrivent », précise la revue Potlatch n° 7 publiée en août 1964. L’Internationale situationniste entend réinventer la révolution en puisant dans les avant-gardes artistiques comme dans le marxisme critique. La pratique et la théorie radicales doivent supplanter l’idéologie. La créativité, la spontanéité et la poésie doivent fonder le projet révolutionnaire. Les conseils ouvriers doivent permettre l’abolition de l’État, du travail et de la marchandise. La critique situationniste se diffuse dans la jeunesse contestataire pour alimenter les tags et les slogans de Mai 68. « Vivre sans temps morts, jouir sans entraves » résume l’esprit situationniste. La fête révolutionnaire doit bouleverser tous les aspects de la vie.
Des grèves sauvages éclatent dans les usines. Les syndicats ont « du mal à tenir leurs troupes » observe le rapport d’un préfet. Des convergences émergent entre paysans, ouvriers, étudiants.
Grèves et mouvement de 1968
Michelle Zancarini-Fournel détaille les évènements de Mai 68. Le 3 mai marque le début de la révolte avec l’occupation de la Sorbonne. La répression des étudiants alimente un mouvement plus large. Des affrontements éclatent avec les forces de l’ordre. Des « comités d’action » ou « comité de grève » révèlent la dimension politique de la lutte sociale. L’action commune entre étudiants et travailleurs doit déborder les appareils syndicaux. Le 10 mai éclate « la nuit des barricades » avec des émeutes au quartier Latin. La contestation étudiante s’étend également dans les villes de province.
Le 13 mai, les syndicats appellent à une journée de grève générale. Malgré un faible nombre de grévistes, d’impressionnantes manifestations déferlent dans les rues de Paris. Surtout des ouvriers décident spontanément d’occuper des usines. La grève s’étend alors progressivement dans de nombreuses entreprises. « La grève longue est d’abord une rupture, rupture dans les rapports sociaux habituels, rupture du quotidien, rupture du temps contraint, rupture qui parfois déroute », observe Michelle Zancarini-Fournel. Mais les occupations concernent surtout les universités.
Le mouvement étudiant semble particulièrement bouillonnant. « Il témoigne dans un quotidien bouleversé, d’une libération de la parole, de l’expression des désirs et des espérances, difficile à transmettre et à retranscrire », décrit Michelle Zancarini-Fournel.
Les syndicats s’opposent à cette colère de la jeunesse qu’ils ne peuvent pas encadrer. Ensuite les forces réactionnaires proches du pouvoir agitent la peur de la pénurie. Syndicats, patronat et gouvernement négocient les accords de Grenelle. Donner quelques droits aux salariés doit permettre d’arrêter le mouvement de grève. Mais les salariés rejettent les accords de Grenelle.
Contestation entre 1968 et 1974. La centralité des usines
L’occupation d’usines, pratique qui demeure illégale, se banalise en 1968 : elle peut s’accompagner de la mise à sac de locaux et de la séquestration de membres de la direction. La production est brusquement paralysée.
L’occupation permet aussi la construction d’une autre temporalité. Les hiérarchies et les délégations sont remplacées par des assemblées générales qui désignent des délégués provisoires et révocables : ces assemblées générales rythment le quotidien et libèrent la parole ouvrière, en favorisant une conscientisation et une radicalisation politique. Les OS [Ouvriers Spécialisés] dénoncent les cadences et les conditions de travail particulièrement dures ; ils ne se reconnaissent plus dans les revendications syndicales qui demandent des simples augmentations de salaires. Ils contestent l’ordre usinier avec ses cadences, sa hiérarchie, ses horaires et ses conditions de travail.
(Études de Xavier Vigna et de Michelle Zancarini-Fournel)
Un nouveau pouvoir populaire émerge dans certaines villes, comme à Nantes. Un comité central de grève s’appuie sur les associations de quartiers pour assurer le ravitaillement et les besoins du quotidien les plus cruciaux. Le gouvernement parvient à briser le mouvement. Il dissout l’Assemblée nationale et organise de nouvelles élections qui lui permettent de renforcer sa majorité.
LESSONS 1-2
QUESTIONNAIRE
1 . Explique pourquoi la contestation étudiante au début n’est pas massive.
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2. Quel est le rapport entre la police et les manifestants ?
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3. Qui sont les sujets qui donnent leur soutien aux manifestants ?
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4. Quels sont les formes de la lutte des étudiants ?
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5. Quelles sont les expressions artistiques liées à la contestation étudiante ?
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6. Présente les révendications des étudiants.
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FICHE LEXICALE
LEXIQUE DE LA REVOLTE
- CONTESTATION = (b) Fait de remettre en cause les idées reçues, les institutions, l'ordre social, de critiquer systématiquement l'ordre établi (Trésor de la Langue Française Informatisé)
- BAGARRE
- AFFRONTEMENT
- AGITATION
- REVENDICATION (MASSIVE)
- REVOLUTIONNAIRE
- CORTEGE
- AGITATEUR
- GREVE
- GREVISTE
- EDIFIER DES BARRICADES
- C.R.S. = Compagnie Républicaine de Sécurité (Le Robert)
- TAG = Signature codéeformat un dessin d’intension décorative, sur une surface. Sin. Graffiti
- TAGUEUR
- « FILS A PAPA »
LEXIQUE DE LA REPRESSION
- FORCES DE REPRESSION
- MESURES REPRESSIVES
- REPRIMER
- VIOLENCE
- BRUTALITE
- DEGAGER = DEBLAYER (Spazzar via)
- SANCTIONNER
- BOUCLER = ENCERCLER
- DEPLOYER LES FORCES AUTOUR
- OFFENSIVE
- GRENADES LACRYMOGENES
- GAZ LACRYMOGENES
- BATTRE EN RETRAITE
- PRISON FERME = Carcere duro?
- PANIER A SALADE = fam. Fourgon de police (Ashraf-Miannay, Dictionnaire des espressions idiomatiques)
- ASSISTANAT =pej. Secours donnés aux personnes socialement nécessiteuses. (Assistenza sociale)
- CARCAN =Ce qui serre le cou ; ce qui entrave la liberté
- CADENCE= rythme du travail (vitesse du travail) = ritmi produttivi