La littérature et les cours de FLE
Publiée par Alain Chedeville
Publiée le
La ressource en bref
Niveau : A1
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La littérature a-t-elle encore sa place dans les cours de Français Langue Étrangère ?
Personnellement, et après un demi siècle devant des apprenants, je considère que oui, aussi bien que toute autre manifestation culturelle provenant des pays de langue française.
Dans les années 60, le texte littéraire était omniprésent dans l’enseignement du FLE, y compris en ce qui concernait les exercices de grammaire.
Vingt ans plus tard, les apprenants des cours supérieurs des Alliances Françaises devaient lire un roman. Je me souviens avoir fait travailler mes élèves sur La chute, d’Albert Camus, et Vendredi ou la vie sauvage, de Michel Tournier.
Puis la littérature a progressivement disparu de nos salles de classe.
Que l’on me comprenne bien, je ne suis nullement nostalgique du Mauger bleu ou des Français à travers leurs romans ! Je suis même convaincu que, d’abord l’approche communicative, et ensuite, et principalement, la perspective actionnelle, rendant les étudiants acteurs de leur apprentissage, ont ouvert la porte à une langue vraiment vivante.
Je regrette tout simplement la disparition presque totale du texte littéraire de notre enseignement, texte littéraire qui nous offre d’ailleurs une approche sensible de la langue.´
Dans le cas des débutants, je leur propose des textes courts, poésie, prose et théâtre qui ne doivent pas nécessairement être en rapport avec ce que nous voyons dans le manuel. Je dois préciser ici que je m’oppose farouchement à transformer un texte littéraire, qui plus est poétique, en exercice de grammaire. Il en est de même, à mon avis, en ce qui concerne les chansons.
Si nous faisons lire Déjeuner du matin ou Le message de Jacques Prévert, deux marronniers quant au détournement grammatical, nos apprenants sauront découvrir d’eux-mêmes que l’on y trouve le passé composé, d’une part, et les pronoms relatifs, de l’autre.
Écrire à la manière des poètes, par contre, se révèle être un excellent exercice de pratique de la langue.
La première approche d’un texte littéraire doit donc, selon moi, être l’approche sensible.
J’ai pu, au fil du temps, réunir des textes, poésie, prose et théâtre, qui ont obtenu un accueil favorable de la part de mes apprenants. Ils se trouvent joints en format pdf.
Vers la fin du niveau A1, et en A2, nous possédons un outil inestimable, les livres en « français facile ». Ce sera le sujet d’un prochain article. À suivre, alors…