Les équivalents français du mot "fooding"
Publiée par Sandrine Martin
Mise à jour le
Fooding ou art culinaire ?
Le fooding est à la mode.
Il a désormais ses adeptes, ses produits, ses dictionnaires, ses revues, et même ses restaurants.
Les gourmets d'aujourd'hui ont délaissé la nouvelle cuisine et réinventent les plaisirs de la table. Raffinement et originalité, tout doit concourir au bien-être des convives : saveurs, couleurs, odeurs, décor, atmosphère, environnement sonore. L'art de la table conçu comme un art total.
Pour ces délicats épicuriens, soucieux du choix des mets, le choix des mots semble au contraire de peu d'intérêt.
Ce terme sans goût, pseudo-anglicisme formé comme smoking, forcing ou brushing, aurait été créé, selon ses inventeurs, par l'association de food et de feeling (ce qui n'est d'ailleurs pas perceptible dans le mot fooding lui-même…), afin de désigner ce qui est à la fois un comportement et un marché.
Seul un goût immodéré du paradoxe peut conduire à recourir à une autre langue pour évoquer une forme si typique de notre art de vivre et de notre culture.
Les mots ne manquent pourtant pas en français : gastronomie, art ou plaisir de la table, bonne chère, bien-manger, art culinaire…
Dîner aux chandelles ou déjeuner sur l'herbe, repas de famille, en tête-à-tête ou entre amis, au restaurant ou chez soi, qu'elle soit grande, bourgeoise, ou « branchée », la cuisine reste un des arts majeurs pratiqués en France.
On peut sacrifier au goût du jour, faut-il pour autant en perdre sa langue ?
Commission générale de terminologie et de néologie
Un besoin de termes français…
Pour demeurer vivante, une langue doit être en mesure d’exprimer le monde moderne dans toute sa diversité et sa complexité.
Chaque année, dans notre monde désormais dominé par la technique, d'innombrables réalités nouvelles apparaissent, qu’il faut pouvoir comprendre et nommer.
En effet, les professionnels doivent pouvoir communiquer dans leur langue de façon précise, les traducteurs traduire correctement en français les textes techniques, les citoyens s’approprier ces réalités, souvent très complexes, dans leur langue.
Certes, le français est bien vivant et l’adaptation de son vocabulaire aux évolutions du monde contemporain se fait en grande partie directement, dans les laboratoires, les ateliers ou les bureaux d’étude.
Mais pour éviter que, dans certains domaines, les professionnels soient obligés de recourir massivement à l’utilisation de termes étrangers qui ne sont pas compréhensibles par tous, la création de termes français pour nommer les réalités d’aujourd’hui doit être encouragée et facilitée : la production terminologique en français est donc un impératif.
C’est pourquoi, depuis près de cinquante ans, les pouvoirs publics incitent à la création, à la diffusion et à l’emploi de termes français nouveaux.
Sandrine Martin
Référent Chine
Autre
- Linguistique & littérature—
- Didactique—
- FLE Adultes—
- FLE Enfants et adolescents