Les équivalents français à l’expression "fake news" (par la Commission d'enrichissement de la langue française)
Publiée par Sandrine Martin
Mise à jour le
Recommandation sur les équivalents français à donner à l’expression fake news.
Portée par l’essor des médias sur la toile et l’activité des réseaux sociaux, l’expression anglo-saxonne fake news, qui désigne un ensemble de procédés contribuant à la désinformation du public, a rapidement prospéré en français.
Voilà une occasion de puiser dans les ressources de la langue pour trouver des équivalents français.
Lorsqu’il s’agit de désigner une information mensongère ou délibérément biaisée, répandue par exemple pour favoriser un parti politique au détriment d’un autre, pour entacher la réputation d’une personnalité ou d’une entreprise, ou encore pour contredire une vérité scientifique établie, on pourra recourir au terme « information fallacieuse », ou au néologisme « infox », forgé à partir des mots « information » et « intoxication ».
On pourra aussi, notamment dans un cadre juridique, utiliser les termes figurant dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse ainsi que dans le code électoral, le code pénal ou le code monétaire et financier : « nouvelle fausse », « fausse nouvelle », « information fausse » ou « fausse information ».
En tout état de cause, la Commission d’enrichissement de la langue française recommande l’emploi, au lieu de fake news, de l’un de ces termes, choisi en fonction du contexte.
Commission d'enrichissement de la langue française
Lien : Télécharger la recommandation
Un besoin de termes français…
Pour demeurer vivante, une langue doit être en mesure d’exprimer le monde moderne dans toute sa diversité et sa complexité.
Chaque année, dans notre monde désormais dominé par la technique, d'innombrables réalités nouvelles apparaissent, qu’il faut pouvoir comprendre et nommer.
En effet, les professionnels doivent pouvoir communiquer dans leur langue de façon précise, les traducteurs traduire correctement en français les textes techniques, les citoyens s’approprier ces réalités, souvent très complexes, dans leur langue.
Certes, le français est bien vivant et l’adaptation de son vocabulaire aux évolutions du monde contemporain se fait en grande partie directement, dans les laboratoires, les ateliers ou les bureaux d’étude.
Mais pour éviter que, dans certains domaines, les professionnels soient obligés de recourir massivement à l’utilisation de termes étrangers qui ne sont pas compréhensibles par tous, la création de termes français pour nommer les réalités d’aujourd’hui doit être encouragée et facilitée : la production terminologique en français est donc un impératif.
C’est pourquoi, depuis près de cinquante ans, les pouvoirs publics incitent à la création, à la diffusion et à l’emploi de termes français nouveaux.
Sandrine Martin
Référent Chine
Autre
- Linguistique & littérature—
- Didactique—
- FLE Adultes—
- FLE Enfants et adolescents